Différents troubles neurodéveloppementaux peuvent perturber les apprentissages. Parmi eux, on trouve le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité autrement appelé TDAH. Faisons le point.
Qu’est-ce que le TDAH ?
Clarifions tout d’abord un point important : la terminologie officielle. Les manuels de classification des troubles en santé mentale (DSM-5-TR, par exemple) spécifient « trouble déficit de l’attention avec sous sans hyperactivité ». Le lecteur remarquera qu’il n’est pas question de « trouble du déficit ».
Toutefois, cette seconde appellation est la plus répandue dans le langage courant. Nous la conserverons donc ici.
Le Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité est un trouble neurobiologique chronique constitué de
3 symptômes principaux
Notons ici que cette triade est « virtuelle ». En effet, dans les manuels des troubles en santé mentale, l’hyperactivité et l’impulsivité sont regroupées.
Le TDAH correspond ainsi à :
- un déficit de contrôle
- un défaut de régulation de l’attention (difficultés à la mobiliser, l’orienter et la soutenir plus ou moins longtemps)
- de régulation des comportements (difficultés à contrôler ses impulsions)
- de régulation des émotions (défaut de contrôle et de régulation des émotions)
- de régulation l’activité physique (défaut de contrôle de l’agitation motrice).
Quelles sont les manifestations du TDAH ?
Nous l’avons vu, le TDAH présente 3 symptômes principaux dont les manifestations sont différentes. Voyons cela.
Comment diagnostiquer le TDAH ?
En France, selon la Haute Autorité de Santé, le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité concernerait entre 3,5 et 5,6% des enfants et 2,5% des adultes. L’âge moyen du diagnostic serait situé autour de 9-10 ans. La répartition des symptômes serait la suivante :
- 47% environ de trouble de l’attention
- 36% environ d’hyperactitivé / impulsivité
- 17% environ associeraient les trois troubles
Avant d’envisager toute démarche diagnostique, il conviendra d’en parler à son médecin ou avec le pédiatre de l’enfant.

En effet, en France, seul un médecin posera le diagnostic du TDAH. Mais il n’y a pas nécessairement de raison de s’alarmer lorsque son enfant manque d’attention ou qu’il paraît agité. Ce type de manifestations est commun chez les enfants et peut aussi être lié à un événement spécifique, une période de stress, un changement, etc. Il en est de même pour un adulte.
En revanche, lorsque les manifestations du TDAH durent depuis plus de six mois, qu’elles viennent perturber le fonctionnement quotidien (apprentissage, vie sociale, vie quotidienne, etc.) ou que la personne manifeste une souffrance, alors non seulement le diagnostic devient essentiel mais également sa prise en charge.
Ainsi, pour établir un diagnostic, le médecin vous orientera le plus souvent vers un ou plusieurs spécialistes (psychologue, neuropsychologue, psychiatre…). Ceux-ci procéderont à des examens cliniques. L’évaluation du TDAH se fait principalement à l’aide d’entretiens et de questionnaires à destination des proches et de l’intéressé. Mais elle peut nécessiter l’aide d’autres tests spécifiques.
Un bilan complet permettra alors au médecin d’établir un diagnostic et de vous orienter pour être accompagné le mieux possible.
Comment aider un TDAH ?
1. Psychoéducation
Mieux comprendre le trouble, ses symptômes, ses répercussions bénéficie tout autant à l’intéressé qu’à son entourage.
La psychoéducation consiste donc pour le professionnel à fournir des informations permettant de mieux comprendre les causes des difficultés rencontrées.
Mieux comprendre c’est aussi mieux accepter. Alors lorsqu’un enfant a reçu un diagnostic de TDAH, les parents doivent recevoir ces éléments.
Mais cela est tout aussi va valable pour un adulte. En effet, le TDAH ne concerne pas que les enfants, ses manifestations perdurent à l’âge adulte. De nombreux témoignages d’adultes diagnostiqués TDAH exposent que s’ils avaient pu recevoir un diagnostic plus tôt et disposer d’aides adéquates, ils se seraient sentis moins isolés, mieux compris et plus épanouis.
Donc même si le diagnostic est tardif (autrement dit, à l’âge adulte), cette psychoéducation est un indispensable.
2. Prise en charge
Une prise en charge est donc nécessaire dès lors que les manifestations du TDAH altèrent le fonctionnement quotidien de l’intéressé de manière significative et durable dans le temps.
Dans ce cas, il est important d’offrir à l’enfant, aux parents ou à l’adulte de bons « outils » pour qu’il puisse s’épanouir et s’intégrer plus facilement. L’aide apportée par un psychologue, un psychopédagogue, un neuropsychologue pourra par exemple permettre à l’enfant de mieux comprendre ses difficultés et d’apprendre à les gérer. Pour l’enfant, l’objectif étant, à terme, de gagner en autonomie et de lui facilité le quotidien. Le rôle des parents, à ce titre, sera également indispensable.
La Haute Autorité de Santé (HAS, 2024) recommande des interventions non médicamenteuses dans un premier temps. La psychoéducation en fait partie. Elle évoque également les Programmes d’Entrainement aux Habiletés Parentales (PEHP). Enfin, elle accorde une place aux thérapies cognitives et comportementales (TCC).
3. Face aux apprentissages
Très souvent, le TDAH s’accompagne de difficultés d’apprentissage. Il est donc important qu’un jeune ayant un TDAH reçoivent une aide spécifique. L’école peut s’adapter, elle propose parfois la mise en place de programmes ou d’aménagements spécifiques. Dans ce cas, le partenariat entre les parents et les équipes éducatives est essentiel.
Enfin, sachez qu’il n’est jamais trop tard pour se faire aider. Si vous êtes un adulte concerné par le TDAH et que vous avez des difficultés à le gérer, n’hésitez pas à vous rapprocher d’un spécialiste pour vous accompagner.
Psychologue à Tours Nord, je propose d’accompagner les enfants, les adolescents et les adultes en fonction des besoins dont le TDAH. Je propose aussi des bilans à visée diagnostique. N’hésitez pas à me contacter ou à prendre directement rendez-vous.